Comment suis-je devenue une artiste ?

avril 8, 2020

Comment suis-je devenue artiste photographe ?

A la première lecture, la question semble simple. Oui mais… Première chose : on ne peut répondre à cette question que si on a déjà sa définition du mot artiste.

Je dis bien SA définition car chacun semble avoir la sienne.

Se présenter en tant qu’artiste photographe peut sembler présomptueux pour certain. Il est vrai qu’aujourd’hui, tout le monde peut prétendre être artiste, à tort ou à raison.

Être artiste, c’est l’être à temps plein et non à temps partiel. Je ne parle pas ici de métier dans le sens classique du terme : on peut être plombier mais être continuellement à l’affût de nouvelles idées de création.

On se construit avec le temps et, avec la persévérance, on devient artiste. C’est un apprentissage tout au long de la vie, un apprentissage à long terme. Un artiste va créer plus d’œuvres ratées que de réussies, et heureusement. Cela prouve qu’il est toujours à la recherche d’amélioration, de perfection. L’idée de l’artiste génial qui créé sans effort est un mythe : il faut travailler, se remettre en cause, faire, défaire, refaire…

Un artiste se définit par son œuvre. Chaque artiste est singulier, unique. Il en est de même pour une œuvre même si l’artiste reste dans son propre univers.

Un artiste se définit également par son temps, son époque. Guernica n’aurait jamais vu le jour sans la guerre civile espagnole. Chaque artiste a une histoire propre, il construit son histoire dans l’Histoire. Il faut prendre en compte ces 2 dimensions pour entrer dans toute création.

Et moi dans tout ça ? Suis-je une artiste ?

Dans le sens où je travaille un art, la photographie et le digital art, et que je recherche à chaque instant ce que je peux créer, je peux me considérer comme artiste. Je pense continuellement à ce que je pourrai photographier, à la manière de travailler telle ou telle photographie. Je cherche constamment à améliorer une technique. Les autres me définissent également comme artiste en évoquant mon travail de photographe et c’est plutôt gratifiant.

J’ai commencé la photographie à l’âge de 10 ans avec l’appareil photo de mon père. Nous avions la chance de voyager de temps en temps : un moment très favorable pour pratiquer la photographie.

J’aime particulièrement poser mon regard sur les personnes, leur quotidien. J’aime figer des instants simples ou étonnants, des ombres, des reflets, des mouvements. Je ne recherche pas forcément un sourire, mais une émotion qui passe par le regard, une position particulière. Je dis souvent que je recherche l’extraordinaire dans l’ordinaire. Finalement, ce n’est pas la scène qui est devant moi qui compte, mais la façon dont mon œil et mon regard la perçoit.

La photographie en noir et blanc est dans mon ADN, elle me parle et me donne les plus belles émotions : elle montre l’essentiel. Figer un moment unique est magique : le moment du déclenchement me fascine toujours autant après des années de pratique. Au fil du temps et des milliers de photographies j’ai pu affiner mes prises de vue, appréhender diverses situations de lumière, de cadrage

Certains clichés me demandent une autre approche.

Depuis plusieurs années, je travaille également certaines de mes photographies, le plus souvent avec Photoshop. L’art digital m’est apparu comme un complément essentiel à certaines de mes créations. Mon but est toujours le même : amener l’œil vers l’essentiel, ce que j’estime être important pour donner toujours plus d’émotions.

J’essaie de garder une certaine monochromie dans mon travail tout en échappant à l’aplat de texture.

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